Archives par étiquette : 14 juillet 1789

Discours sur les valeurs de la République à l’occasion de la commémoration du 14 juillet

Discours sur les valeurs de la République à l'occasion de la commémoration du 14 juillet

La culture est au carrefour des valeurs de la République. Elle est ce que nous avons en commun : nos représentations et nos idées, notre histoire et notre mode de vie, nos savoirs et nos savoir-faire, nos œuvres et nos objets issus de nos imaginaires. Elle se construit par nos échanges, nos discussions et nos activités, par mimétisme aussi.

Nous avons cette chance de disposer à Saint-Eloi-de-Fourques de lieux, de partenaires et d’associations. Nous devons, par tous les moyens, chercher à impliquer le plus d’habitants dans nos activités. Face aux difficultés auxquelles nous allons devoir faire face dans les mois et les années à venir, nous aurons besoin de collectif, aux antipodes d’une course à la matérialité et à l’apparence, à l’argent et à la reconnaissance. Se recroqueviller sur soi ne pourra plus être la solution. Quel sens peut-il d’ailleurs y avoir à ne se consacrer qu’à soi-même ? Ces comportements individuels sont en réalité les fossoyeurs des valeurs de la République.

La question que nous devons nous poser est de savoir comment être utiles aux autres. Il y a tout d’abord notre jeunesse, souvent en déshérence, seule face aux écrans. Nous le voyons, le mercredi après-midi, à la médiathèque ou au centre de loisirs : nos enfants ont envie de jouer, d’apprendre et de lire tout à la fois. Faisons-en sorte qu’ils restent notre priorité ! Car, ils sont notre avenir. De l’autre côté, il ne faudrait pas oublier nos aînés. Et c’est ce que font aujourd’hui Evelyne et Yvon Tardif au niveau du Club des sans souci, sans oublier la conseillère numérique mise à disposition par l’association Lézarts et les mots les vendredis après-midi à la médiathèque.

La République que nous commémorons aujourd’hui est le produit de l’institution de nos imaginaires. Elle s’est, en France, construite par nos armées, par les guerres perdues et gagnées. Nous avons ensuite cru en l’homme providentiel, au visionnaire. Le politique, aux pouvoirs contraints et limités, se voit dicter la loi par les intérêts privés et les lobbys, loin de l’intégrité que nous serions en droit d’en attendre. Nous devons défendre et réinventer notre République en mettant en avant ses valeurs dans nos quotidiens : la liberté, mise à mal au cours des deux dernières années régies par des lois d’exception ; l’égalité en accompagnant tous nos habitants face à l’échec scolaire et la fracture numérique ; la fraternité en sachant donner plutôt que de chercher toujours à prendre les ressources dont auront besoin les générations futures. Aurons-nous d’autre choix que d’aller vers une sobriété heureuse ? Alors, si nous voulons être riches, faisons du gratuit. Engageons-nous auprès des autres, des plus fragiles. Remettons le collectif au centre de nos vies et de notre village. C’est ainsi que nous perpétuerons les valeurs de notre République.

Vive la République, vive la France !

Denis Szalkowski.

Commémoration du 14 juillet : un sens à notre République !

République française

Le 14 juillet 1789 est la date qui a été choisie comme marqueur de l’avènement de notre République, de ses valeurs : la liberté, l’égalité, la fraternité. Liberté d’entreprendre, liberté de penser, de se déplacer et de s’exprimer. Egalité des chances et des droits, égalité des femmes. Nos valeurs sont aujourd’hui mises à mal par les communautarismes de tous ordres, mais aussi par la perte de sens d’une société dont le seul moteur, face aux crises, est la consommation.

Il ne peut y avoir de sens sans fraternité, sans empathie, sans le souci de prendre soin de l’autre, sans s’intéresser au commun, à la chose publique, à la Res Publica. Au cours de la crise sanitaire, les Français ont applaudi les soignants. Pour les remercier, l’Etat s’apprête à les augmenter de 180 euros. La reconnaissance d’une profession, d’une personne passe-t-elle aujourd’hui nécessairement par l’argent ? Lors de la crise sanitaire, dont nous ne sommes pas encore complètement sortis, Patrice et Danièle ont été les moteurs d’une aventure collective extraordinaire. En fabriquant 547 masques en 3 jours, avec l’aide de nombreux habitants et de conseillers municipaux, ils nous ont montré que la fraternité, le soin de l’autre avaient un sens. En coordination avec les institutrices, nous avons permis aux enfants des familles en manque d’équipements numériques de continuer à suivre leur scolarité.

La crise sanitaire a secoué durement le tissu associatif. Nous avons besoin plus que jamais de ces associations qui contribuent au « vivre ensemble », comme le club des sans souci, qui nous évitent cette rétractation mortifère de la société. Au cours des années qui viennent, il nous faudra nous réinventer, imaginer, créer des lieux, des structures et des actions pour permettre l’expression de cette fraternité. A la rentrée, nous allons, avec Justine et Aurélie, les directrices de Saint-Eloi et de Saint-Paul mettre en place un conseil municipal des enfants. J’ose croire, face à l’égoïsme effréné, que ce soit là l’occasion d’éduquer toute une génération aux valeurs de notre République.

J’ai été très surpris d’entendre des personnes se moquer de cette armoire à livres mise en place par Sébastien, de cette séance de désherbage de notre cimetière, avec Jeannot et Marie-Christine. Ne nous trompons pas. Il y a dans ces initiatives une réponse à cette absence de sens qui gangrène profondément notre société. Et de la part de gens qui n’ont plus le goût des autres, nous n’avons pas de leçons à recevoir. Nous devons continuer notre voie, sans nous retourner, en faisant les pas de côté nécessaires. Sachez que je suis particulièrement fier d’être le Maire d’une commune et d’un conseil qui continue de porter l’exigence de fraternité au cœur de notre République.

Discours du 14 juillet 2017

Discours du 14 juillet 2017Le 14 juillet est le jour de notre fête nationale. En 1789, cette journée fut marquée par la prise de la Bastille, la fin du symbole de l’arbitraire royal et cette envie de liberté, d’égalité et de fraternité. C’est cette date qui fut choisie officiellement en 1880 pour célébrer la naissance de la République française.

Le 14 juillet est aussi la commémoration des terribles attentats de Nice qui ont fait l’année dernière 86 morts et 458 blessés. Tous ces hommes, ces femmes et ces enfants étaient venus pour célébrer notre fête nationale. Notre République a engendré de nouveaux monstres, de nouveaux « barbares » issus de nos écoles, issus parfois de nos familles.

Dans son discours à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux Justes de France, Madame la Ministre des armées, Florence Parly, nous rappelle que l’apparition de ces monstres n’est pas propre à notre époque. Les 16 et 17 juillet 1942, ce sont 13152 juifs français dont 4000 enfants mineurs qui furent rassemblés au Vel D’Hiv pour être envoyés en déportation. En ce jour particulier, n’oublions pas le triste sort que réserva la barbarie sanguinaire nazie aux Juifs, aux Tziganes, aux homosexuels ainsi qu’aux militants communistes. Sur les 75000 juifs français envoyés en déportation dont 11000 enfants, seuls 2500 d’entre eux revinrent des camps d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, Chelmno, Sobibor, Belzec et Lublin-Madjanek.

Simone Veil fut une de ses rescapés. Elle consacra une grande partie de la fin de sa vie à saluer le courage de ces Justes de France qui permirent à de nombreux juifs d’échapper à l’horreur nazie. Dans son discours d’hommage aux 4000 justes de France prononcé au Panthéon le 18 janvier 2007, 45 ans jour pour jour après la libération du camp d’Auschwitz par les Soviétiques, elle rappela qu’à l’exception du Danemark, c’est la fraternité des Justes de France qui a empêché aux trois quarts des juifs français de connaître le funeste destin de la plupart des juifs d’Europe.

L’histoire nous a montré que les barbares d’hier et d’aujourd’hui n’ont rien de très ordinaire. La banalité humaine, c’est la banalité du bien, celle des gens ordinaires, comme vous et moi, qui croyons aux valeurs de la République et notamment à cette fraternité qui manque tant à notre époque. Les monstres perdent toujours à la fin.

En ce jour de fête nationale, c’est à toutes ces victimes innocentes d’hier et d’aujourd’hui que s’adresse aussi notre commémoration.

 

Denis Szalkowski.
Maire de Saint-Eloi-de-Fourques