Archives par étiquette : 11 novembre 1918

Commémoration du 11 novembre

Henri Barbusse, auteur du roman Le FeuDu calot de la Marne de la fin de l’été 1914 aux chars britanniques utilisés lors de la bataille de la Somme en 1916, les années de guerre virent hélas l’imaginaire humain inventer des armes de destruction de masse. L’avion remplaça très vite le ballon dirigeable. Les canons de 1915 à 1916 doublèrent leur portée passant de 10 km à 26 kilomètres, condamnant la plupart du temps les soldats enterrés dans leurs tranchées à une mort certaine. Et puis, vint le temps de la chimie. Les gaz de combat furent utilisés pour la première fois à Ypres en 1915. L’hypérite – appelé gaz moutarde – provoquait la mort des soldats sur 4 à 5 semaines. Et quand ils ne mourraient pas, ils conservaient des séquelles à vie de l’exposition à ces gaz de combat. C’est sans doute à partir de l’utilisation des gaz dans les tranchées de 14-18 que le caporal Hitler et les nazis eurent l’idée d’employer le zyklon B, un pesticide, dans la mise en œuvre en 1942 de la solution finale. Autrement dit, si l’industrie a contribué à la guerre, la guerre aura aussi façonné l’industrie.

Beaucoup d’écrivains ont voulu nous dire la guerre. Avec « le Feu », Henri Barbusse nous raconta, côté français, son quotidien dans les tranchées de 1914 à 1916. « Un feldwebel est assis, appuyé aux planches déchirées qui formaient, là où nous mettons le pied, une guérite de guetteur. Un petit trou sous l’œil : un coup de baïonnette l’a cloué aux planches par la figure. Devant lui, assis aussi, les coudes sur les genoux, les poings au cou, un homme a tout le dessus du crâne enlevé comme un œuf à la coque… À côté d’eux, veilleur épouvantable, la moitié d’un homme, coupé, tranché en deux depuis le crâne jusqu’au bassin, est appuyé, droit, sur la paroi de terre. On ne sait pas où est l’autre moitié de cette sorte de piquet humain dont l’œil pend en haut, dont les entrailles bleuâtres tournent en spirale autour de la jambe. ». Dans son roman « A l’Ouest Rien de Nouveau » paru en 1929, Eric Maria Remarque, envoyé sur le front en 1917 à l’âge de 19 ans, nous décrit les mêmes scènes d’horreur côté allemand. « Obus, vapeurs de gaz et flottilles de tanks : choses qui vous écrasent, vous dévorent et vous tuent. Dysenterie, grippe, typhus : choses qui vous étouffent, vous brûlent et vous tuent. La tranchée, l’hôpital et le pourrissoir en commun : il n’y a pas d’autres possibilités. »

Le cinéma a cherché aussi à nous montrer la guerre. Il y eut « Les sentiers de la gloire » de Stanley Kubrick, dont l’objet fut de nous dire toute l’imbécilité du commandement militaire français. La dernière adaptation du roman d’Erich Maria Remarque par le réalisateur Edward Berger nous montre comment des officiers allemands ont continué de sacrifier leurs propres soldats entre la signature de l’armistice du 11 novembre 1918 à 5 h 30 et l’heure du cessez-le-feu fixé à 11 h 00 ce même jour. N’oublions pas le magnifique film d’Albert Dupontel, « Au revoir, là-haut » qui traite du sujet de toutes ces 15000 gueules cassées d’après-guerre.

J’ai eu la chance de voir les crayons que le peintre Marcel Delaunay, alors au service des infirmeries de l’armée, a pu réaliser des soldats blessés. J’y ai vu des hommes qui avaient la conscience de leur destin, comprenant qu’ils étaient en sursis. J’y ai vu la terreur, l’incompréhension des raisons de cette barbarie, de ce carnage. La guerre de 14-18 aura fait au total 9 millions de morts.

Parler de cette grande guerre où des Saint-Eligiens et tant de Français sont morts en masse est une nécessité. Et peu importe la manière dont nous le faisons ! Nous avons vis à vis de tous ces soldats un devoir de mémoire permanent.

Denis Szalkowski, Maire de Saint-Eloi-de-Fourques

Commémoration du 11 novembre : la lettre de Georges Hardy

Hier matin, plutôt que de lire le message du ministère des armées qui ne dispose plus de secrétariat d’état auprès des anciens combattants, j’ai préféré lire la transcription de la lettre du soldat Georges Hardy écrite le 16 octobre 1915, lors de la bataille de Champagne. Il devra être amputé d’une jambe à la fin de l’année 1915 et mourra des suites de la tuberculose le 12 janvier 1916.

Je vous incite à prendre le temps de lire la transcription de cette lettre dont vous trouverez l’original ci-dessous.

Denis Szalkowski
Maire de Saint-Eloi-de-Fourques


Cher Oncle et tante,

Je vous envoie de mes nouvelles qui sont toujours bonne à part un peu de fatigue car
nous avons été trente quatre jours sans pouvoir se coucher il fallait travailler toutes les
nuits pour fortifier les positions conquises, car je vous dirai que mon régiment est en
Champagne, nous sommes à Perthe de ce moment et nous arrivons de Tahure le
village que nous avons pris aux boches et qui leur fait grand mal au cœur d’avoir été
obliger de nous le céder car c’était leur point de ravitaillement, on a trouver un peu de
tout dans ce patelin, aussi pour récompense les boches nous font prendre quelques
choses comme bombardement. ils nous font un marmittage infernal tous les jours, ils ne
perde rien au change car ils prennent aussi quelques chose pour leur rhume mais je vous
promets que c’est un sale vilain coin et nous y laisons bon nombre de morts et encore
plus de blessés c’est affreux de voire des boucherie pareilles et je crois que si cela
continue il y aura fort à faire pour s’en tirer. car je l’ai risquez belle plus d’une fois. La
première je l’ai ratée de bien près il a tombé un obus a pas deux mètres de moi et de
trois de mes copains et dieu merci que nous étions couché, car il a écrasé ma gamelle
percé mon bidon et brisé mon fusil et nous n’avons eu absolument rien pas seulement
une égratignure et hier soir en allant chercher la soupe il en a tombé un tout près aussi il
en a blessé et moi je n’ai eu qu’un petit éclat à la joue et l’autre dans l’épaule, mais mal’heureusement pas assez grave pour me faire évacué, car je vous promets que celui
qui est blessé pas trop gravement a de la chance de ce moment. Nous sommes en arrière
à Perthe a 5 ou 6 kilomètre de la première ligne, mais ça n’empêche pas d’être marmitté.
c’est un sale pays que la Champagne, on ne trouve seulement pas d’eau il faut faire
jusqu’à 6 kilomètres pour avoir une malheureuse goutte d’eau. on ne peut par
conséquent seulement pas se débarbouillé, se qui fait que nous sommes sales comme
peignes pour ne pas dire comme des cochons c’est une triste existence que celle du troupier
en Champagne, la Meuse ou nous étions auparavant été plus agréable comme pays et le
pire c’est que ça n’annonce encore pas la fin je crois que l’hiver s’y passera encore ça
commence tout de même a être bien long pour tout le monde car je sais qu’a la
campagne vous ne chômez pas de travail et de fatigue non plus.

Je termine en vous embrassant bien fort toute la famille sans oublier chez Clémence et
vous prie de souhaiter bien le bonjour à Pascal pour moi quand vous lui r’écrirez car je
crois qu’il doit trouver le temps long lui aussi : Votre neuveu affectionné

Hardy Georges


Commémoration du 11 novembre

Pour tous les habitants de Saint-Eloi-de-Fourques

Vous êtes tous invités – très cordialement – à venir commémorer le 11 novembre à 11 h 30 au monument aux morts. Cette cérémonie sera suivie d’un vin d’honneur à 12 h 00 dans la salle d’activités de Saint-Eloi.

Repas des anciens

Le repas des anciens assuré par le Relais du Bec Fin aura lieu, après le vin d’honneur, dans la salle d’activités. Il est gratuit pour les gens du village ayant plus de 60 ans. Pour les conjoints et accompagnants ayant moins de 60 ans, le prix du repas est fixé à 35,50 €.

le-club-des-sans-souci-reuni-le-24-juin-2014