Faire le parallèle entre ce qui s’est passé au cours de la 2e guerre mondiale et la guerre que mènent les Russes contre l’Ukraine est une injure faite à la mémoire des 60 millions de morts entre 1939 et 1945. N’oublions jamais la singularité de ce que furent la barbarie nazie et les 6 millions de juifs exterminés dans les camps !
Message du 8 mai
Le 8 mai 1945 est la date de la capitulation de l’Allemagne nazie. C’est aussi la victoire des forces armées anglaises, canadiennes, australiennes, américaines qui ont libéré une grande partie de l’Europe et la France, aidées dans notre pays par l’armée des ombres et les forces libres conduites par le Général de Gaulle. N’oublions pas, non plus, les Russes dont la contribution à la victoire fut décisive. Ils furent les premiers à libérer les camps d’extermination de l’est Polonais, ceux d’Auschwitz-Birkenau, de Belzec, de Chelmno, Majdanek, de Sobibor et de Treblinka. Ils montrèrent les chambres à gaz, les fours et les charniers de la barbarie nazie. Cette guerre n’était pas de même nature que toutes celles qui la précédèrent et qui la suivirent. Elle était avant tout le fait d’une idéologie délirante divisant l’humanité en deux blocs : une race supérieure d’un côté et des sous-hommes de l’autre qu’il fallait exterminer. Et les nazis n’entendaient pas s’arrêter aux juifs, aux tsiganes, aux handicapés, aux homosexuels. Dès Le 15 mars 1940, Himmler, le chef de la SS déclarait : « Tous les travailleurs qualifiés polonais seront exploités par notre complexe militaro-industriel. Plus tard, tous les Polonais disparaîtront de la surface de la Terre. Il est essentiel que la grande nation allemande envisage l’élimination totale des Polonais comme une tâche prioritaire. » L’ambition était donc aussi d’exterminer les Polonais et sans doute bien d’autres encore.
Hélas, si la guerre s’arrêta en Europe, elle se poursuivit encore dans le pacifique plusieurs mois encore jusqu’à la capitulation du Japon le 2 septembre 1945, après que les Américains ont utilisé l’arme atomique par deux fois à Hiroshima et à Nagasaki les 6 et 9 août 1945.
Dès le 15 mars 1944, toutes les partis politiques, des gaullistes aux communistes, les syndicats de la CFTC à la CGT, les forces résistantes s’unirent pour penser l’avenir de la France en définissant le programme du Conseil National de la Résistance. Une fois la France libérée, ces hommes d’exception mirent en œuvre deux des plus grandes réformes que notre pays ait connu. Par une ordonnance du 21 avril 1944, le Comité français de la Libération nationale accorda le droit de vote aux femmes de notre pays. Et puis, par les ordonnances du 4 et 19 octobre 1945, ils créèrent la Sécurité Sociale. Ils nationalisèrent l’énergie par la constitution d’EdF en 1946, les assurances et les banques ainsi que les entreprises collaborationnistes comme celle de Louis Renault. Ce mouvement ne fut pas que français. Il toucha tous les plus grands pays du monde, engendrant un mouvement de croissance et de bien-être sans précédent dans l’histoire de l’humanité.
Que restera-t-il dans 20, 40 ans de la commémoration du 8 mai 1945 ? Qui sera là, face aux monuments aux morts de nos villages, pour parler de cette guerre, pour dire nos morts, pour entonner la Marseillaise ? La guerre de 39-45 a fait au total 60 millions de victimes dans le monde, 567 600 pour la France dont 350 000 victimes civiles. Dans notre village, ce sont au total 9 militaires et civils dont nous honorons la mémoire.
Denis Szalkowski
Maire de Saint-Eloi-de-Fourques