Le 14 juillet est le jour de notre fête nationale. En 1789, cette journée fut marquée par la prise de la Bastille, la fin du symbole de l’arbitraire royal et cette envie de liberté, d’égalité et de fraternité. C’est cette date qui fut choisie officiellement en 1880 pour célébrer la naissance de la République française.
Le 14 juillet est aussi la commémoration des terribles attentats de Nice qui ont fait l’année dernière 86 morts et 458 blessés. Tous ces hommes, ces femmes et ces enfants étaient venus pour célébrer notre fête nationale. Notre République a engendré de nouveaux monstres, de nouveaux « barbares » issus de nos écoles, issus parfois de nos familles.
Dans son discours à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux Justes de France, Madame la Ministre des armées, Florence Parly, nous rappelle que l’apparition de ces monstres n’est pas propre à notre époque. Les 16 et 17 juillet 1942, ce sont 13152 juifs français dont 4000 enfants mineurs qui furent rassemblés au Vel D’Hiv pour être envoyés en déportation. En ce jour particulier, n’oublions pas le triste sort que réserva la barbarie sanguinaire nazie aux Juifs, aux Tziganes, aux homosexuels ainsi qu’aux militants communistes. Sur les 75000 juifs français envoyés en déportation dont 11000 enfants, seuls 2500 d’entre eux revinrent des camps d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, Chelmno, Sobibor, Belzec et Lublin-Madjanek.
Simone Veil fut une de ses rescapés. Elle consacra une grande partie de la fin de sa vie à saluer le courage de ces Justes de France qui permirent à de nombreux juifs d’échapper à l’horreur nazie. Dans son discours d’hommage aux 4000 justes de France prononcé au Panthéon le 18 janvier 2007, 45 ans jour pour jour après la libération du camp d’Auschwitz par les Soviétiques, elle rappela qu’à l’exception du Danemark, c’est la fraternité des Justes de France qui a empêché aux trois quarts des juifs français de connaître le funeste destin de la plupart des juifs d’Europe.
L’histoire nous a montré que les barbares d’hier et d’aujourd’hui n’ont rien de très ordinaire. La banalité humaine, c’est la banalité du bien, celle des gens ordinaires, comme vous et moi, qui croyons aux valeurs de la République et notamment à cette fraternité qui manque tant à notre époque. Les monstres perdent toujours à la fin.
En ce jour de fête nationale, c’est à toutes ces victimes innocentes d’hier et d’aujourd’hui que s’adresse aussi notre commémoration.
Denis Szalkowski.
Maire de Saint-Eloi-de-Fourques