Dans cette période de fortes baisses des dotations de fonctionnement, le fait d’affecter la dépense relative à l’achat de livres au budget de fonctionnement des collectivités locales risque d’amener une « panne » du renouvellement des fonds et une baisse de fréquentation des bibliothèques.
Règles comptables existantes
En matière de comptabilité publique, les achats de livres des bibliothèques sont affectés au compte 6065, dans le budget de fonctionnement. Au même titre que les achats de CD, DVD et de périodiques. Pour ce qui est du fonds initial ou des fonds spéciaux, ils sont affectés au compte 2188, dans le budget d’investissement. Les collectivités locales ne peuvent pas donc pas recourir à leurs excédents d’investissement ni aux emprunts pour renouveler leurs fonds. Les règles de la comptabilité publique leur interdisent le transfert des excédents d’investissement vers le fonctionnement.
La réalité comptable du livre
L’immense majorité des ouvrages achetés en 2007 à l’occasion de son ouverture constituent encore une grande partie du fonds propre de la médiathèque de Saint-Eloi-de-Fourques. Passer par un compte de fonctionnement pour l’achat de livres ne correspond donc à aucune sorte de réalité. Le livre est un bien « durable » qui fait d’ailleurs l’objet d’une inscription à l’inventaire. Autrement dit, la réalité comptable du livre est celle d’un bien d’investissement. Le législateur serait donc bien inspiré de modifier les règles comptables, s’il veut inciter les collectivités locales à développer la lecture dans nos territoires en incitant au renouvellement des fonds par d’autres acquisitions.