Commémoration du 8 mai 1945

Commémoration du 8 mai 1945

Le 16 juillet 1995, Jacques Chirac, alors Président de la République, reconnaissait, à l’occasion du 53e anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv’ la responsabilité de la France dans la déportation vers l’Allemagne des Juifs de France au cours de l’occupation de notre pays par les nazis. Oui, les autorités françaises et certains de nos compatriotes ont contribué activement à envoyer des hommes, des femmes et des enfants dans les camps de la mort de Chełmno, Bełżec, Sobibór, Treblinka, Auschwitz–Birkenau et Majdanek, parce qu’ils étaient juifs. Oui, comme l’a si bien dit Jacques Chirac ce 16 juillet 1995, « La France, patrie des Lumières et des Droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable ».

Pour autant, la France est un des pays d’Europe qui aura envoyé le moins de juifs dans les camps d’extermination. Comment pourrions-nous oublier tous ces justes dont les noms figurent sur les murs des monuments du mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem ? Au risque de leur vie, c’est leur humanité qui les aura poussés à tendre une main fraternelle, refusant la banalité du mal. Tous ces justes de Pologne, de France, des Pays-Bas et d’ailleurs auront permis de sauver des centaines de milliers de personnes de la barbarie nazie.

Si nous sommes là ce matin, c’est pour nous souvenir que des soldats américains, anglais, canadiens, australiens, français aidés par les résistants de tous les pays se sont sacrifiés pour mettre fin à ce projet funeste d’extermination des handicapés, des opposants politiques, des Juifs, des Tziganes, des prêtres, des pasteurs, des Témoins de Jéhovah, des homosexuels, des criminels et des vagabonds. En France, la révolution nationale voulue par le Maréchal Pétain et Pierre Laval n’aura pas eu le rôle de bouclier que lui prêtent tous ces historiens révisionnistes de pacotille. Non, De Gaulle et Pétain ne sont pas les deux faces d’une même politique. De Gaulle était là pour nous sauver du naufrage, dans lequel le régime de Vichy nous avait engloutis avec l’occupant allemand.

Pétain a certes été le héros de Verdun en 1916. Il aura aussi mis un terme en mai 1917 au massacre de 200 000 Français et tirailleurs sénégalais envoyés à une mort certaine sur le chemin des Dames par le général Nivelle. Hélas, il aura surtout été, en tant qu’artisan de la mise en œuvre d’une politique collaborationniste profondément antisémite, un des acteurs majeurs de l’indignité de la France de 1940 à 1944, pour laquelle il aura été jugé et condamné en juillet 1945 par la justice française. Gageons que nos enfants et nos jeunes sachent s’en souvenir. Et c’est aussi là la raison de notre présence, en ce samedi matin 8 mai 2021, devant ce monument honorant la mémoire des victimes militaires et civiles de notre village au cours de cette 2e guerre mondiale qui aura endeuillé et marqué tant de familles à jamais.

Denis Szalkowski
Maire de Saint-Eloi-de-Fourques

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