Commémoration du 11 novembre : la lettre de Georges Hardy

Hier matin, plutôt que de lire le message du ministère des armées qui ne dispose plus de secrétariat d’état auprès des anciens combattants, j’ai préféré lire la transcription de la lettre du soldat Georges Hardy écrite le 16 octobre 1915, lors de la bataille de Champagne. Il devra être amputé d’une jambe à la fin de l’année 1915 et mourra des suites de la tuberculose le 12 janvier 1916.

Je vous incite à prendre le temps de lire la transcription de cette lettre dont vous trouverez l’original ci-dessous.

Denis Szalkowski
Maire de Saint-Eloi-de-Fourques


Cher Oncle et tante,

Je vous envoie de mes nouvelles qui sont toujours bonne à part un peu de fatigue car
nous avons été trente quatre jours sans pouvoir se coucher il fallait travailler toutes les
nuits pour fortifier les positions conquises, car je vous dirai que mon régiment est en
Champagne, nous sommes à Perthe de ce moment et nous arrivons de Tahure le
village que nous avons pris aux boches et qui leur fait grand mal au cœur d’avoir été
obliger de nous le céder car c’était leur point de ravitaillement, on a trouver un peu de
tout dans ce patelin, aussi pour récompense les boches nous font prendre quelques
choses comme bombardement. ils nous font un marmittage infernal tous les jours, ils ne
perde rien au change car ils prennent aussi quelques chose pour leur rhume mais je vous
promets que c’est un sale vilain coin et nous y laisons bon nombre de morts et encore
plus de blessés c’est affreux de voire des boucherie pareilles et je crois que si cela
continue il y aura fort à faire pour s’en tirer. car je l’ai risquez belle plus d’une fois. La
première je l’ai ratée de bien près il a tombé un obus a pas deux mètres de moi et de
trois de mes copains et dieu merci que nous étions couché, car il a écrasé ma gamelle
percé mon bidon et brisé mon fusil et nous n’avons eu absolument rien pas seulement
une égratignure et hier soir en allant chercher la soupe il en a tombé un tout près aussi il
en a blessé et moi je n’ai eu qu’un petit éclat à la joue et l’autre dans l’épaule, mais mal’heureusement pas assez grave pour me faire évacué, car je vous promets que celui
qui est blessé pas trop gravement a de la chance de ce moment. Nous sommes en arrière
à Perthe a 5 ou 6 kilomètre de la première ligne, mais ça n’empêche pas d’être marmitté.
c’est un sale pays que la Champagne, on ne trouve seulement pas d’eau il faut faire
jusqu’à 6 kilomètres pour avoir une malheureuse goutte d’eau. on ne peut par
conséquent seulement pas se débarbouillé, se qui fait que nous sommes sales comme
peignes pour ne pas dire comme des cochons c’est une triste existence que celle du troupier
en Champagne, la Meuse ou nous étions auparavant été plus agréable comme pays et le
pire c’est que ça n’annonce encore pas la fin je crois que l’hiver s’y passera encore ça
commence tout de même a être bien long pour tout le monde car je sais qu’a la
campagne vous ne chômez pas de travail et de fatigue non plus.

Je termine en vous embrassant bien fort toute la famille sans oublier chez Clémence et
vous prie de souhaiter bien le bonjour à Pascal pour moi quand vous lui r’écrirez car je
crois qu’il doit trouver le temps long lui aussi : Votre neuveu affectionné

Hardy Georges


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